Comment la télématique peut sauver des vies en évitant les accidents causés par une perte de roue

29 janvier 2021

Temps de lecture: 5 minutes
Les pertes de roue sont un danger sur les routes. Ce n’est pas nouveau.

Une roue qui se détache peut causer des accidents graves, parfois mortels. Le père de famille, la grand-mère ou le jeune qui, un beau matin, prend la route pour se rendre au travail, à une réunion ou chez un ami, pourrait ne jamais rentrer chez lui le soir, parce que sa voiture a été heurtée de plein fouet par une roue projetée à vive allure. Il ou elle se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment.

Cet article explique comment la télématique, combinée à l’intervention humaine, à de bons processus et à une technologie de pointe, peut contribuer à éviter ce genre de catastrophe. Il nous arrive parfois de n’y voir que des statistiques ou des tendances, à focaliser sur la responsabilité et l’amende d’un point de vue légal, en faisant fi des vies humaines perdues ou brisées. Or, il est essentiel de prendre toutes les précautions possibles pour veiller à ce que les roues restent bien en place.

En deux mots

La consultation des articles de presse et des données de l’Ontario donne un aperçu des accidents provoqués par le détachement d’une roue au cours des 30 dernières années. Le nombre d’incidents ayant atteint un sommet à la fin des années 1990, le gouvernement ontarien a adopté en 1997 une loi faisant des pertes de roues une infraction de responsabilité absolue, c’est-à-dire que les transporteurs en sont tenus responsables, même s’ils peuvent démontrer qu’ils ont fait preuve de diligence raisonnable. Transporteurs et chauffeurs sont ainsi passibles d’amendes allant de 2 000 $ à 50 000 $.

Amendes accident perte de roue

Entre 1997 et 1998, le nombre de tels incidents a chuté de 215 à 99 – une baisse de 54 % –, puis à 65 en 2001. C’était une bonne nouvelle. Mais l’année 2013 a connu une forte hausse avec 147 incidents et depuis, les chiffres restent bien au-dessus de 100, avec 127 incidents signalés en 2019. Et même si cette hausse peut s’expliquer en partie par l’augmentation du nombre de camions sur les routes et l’évolution des méthodes de signalement, il demeure que la réduction du nombre de ces incidents permettrait de sauver des vies.

Qu’est-ce qui fait qu’une roue se détache?

Les causes sont diverses, mais les données du ministère des Transports de l’Ontario montrent que les moyeux de roue et les pièces de fixation sont à l’origine de la plupart des incidents. Si on élimine la possibilité d’un défaut de fabrication de ces composantes, on peut supposer que le problème origine de l’installation ou de l’entretien.

Lors d’un changement de roue, le non-respect des recommandations de resserrage du constructeur du véhicule et du fabricant des roues vient aussi augmenter les risques. Cette opération doit être prise au sérieux et suivie de près.

Les inspections quotidiennes entrent en jeu également, particulièrement pendant les mois d’hiver où le nombre d’accidents causés par le détachement d’une roue est statistiquement plus élevé. Sous l’effet du froid, les pièces de fixation se dilatent et se contractent, ce qui peut causer des problèmes. Et comme la neige et la glace qui s’accumulent sur les roues peuvent masquer les signes avant-coureurs, les chauffeurs doivent redoubler de vigilance et être à l’affût de boulons desserrés.

Qu’est-ce qu’on peut faire pour garder les roues bien en place?

Il est essentiel de confier l’installation et l’entretien des roues aux soins de techniciens bien formés. Au milieu des années 1990, l’Ontario a mis au point un programme de formation obligatoire sur l’entretien des pneus et des roues des véhicules commerciaux, qui a probablement contribué à la forte diminution des incidents au cours des années suivantes.

Il convient par ailleurs d’établir un processus strict pour veiller à effectuer le resserrage recommandé par le fabricant après un parcours se situant entre 80 et 160 km à la suite d’un changement de roue. Planifier et contrôler un tel processus n’est pas toujours facile, quand on sait que les camions sont appelés à faire de longs parcours et que les remorques peuvent être attelées à différents tracteurs.

Mieux vaut prévoir l’opération de resserrage dès la planification du voyage pour en limiter les coûts et s’assurer qu’elle sera dûment exécutée. Si on se rappelle de la nécessité de procéder à un resserrage en cours de route et s’il faut alors faire appel aux services d’assistance routière, la facture risque d’être salée et la perte de temps, importante. Et si les boulons n’ont pas l’air desserrés, il peut être tentant de négliger de procéder à un resserrage de routine.

L’inspection quotidienne minutieuse fait aussi partie de la prévention. De manière générale, les chauffeurs se doivent d’être méticuleux, mais on n’insistera jamais assez sur l’attention à porter aux roues plus spécifiquement. Des vies sont en jeu. Il est important de vérifier roue, moyeu et pièces de fixation. Les indicateurs d’écrou de roue et les marques de serrage peuvent aider à repérer les desserrages éventuels.

Qu’est-ce que la télématique peut apporter?

Outre la formation et la certification des installateurs pour garantir la qualité de l’installation et de l’entretien des roues, comment doit-on procéder pour s’assurer que les activités de suivi mentionnées dans cet article, soit le resserrage et les inspections quotidiennes, sont exécutées comme il se doit?

Établir des procédures claires pour tout le monde est certes un bon début, mais la mémoire est une faculté qui oublie et les documents papier ont la fâcheuse habitude de se perdre. La télématique peut jouer un rôle clé, en envoyant des rappels pour favoriser le respect des processus.

DANS LA CABINE

Les systèmes télématiques comprennent maintenant des dispositifs de consignation électronique (DCE) et des appareils en cabine encore plus sophistiqués. Ils permettent d’automatiser les rappels aux chauffeurs concernant les activités qui sont nécessaires à leur sécurité et à celle des autres usagers de la route.

Quand les changements des roues des tracteurs et des remorques sont consignés en format électronique plutôt qu’inscrits sur papier, les systèmes peuvent faire le suivi de la distance parcourue et envoyer sur le dispositif en cabine des rappels de resserrage après 80 à 160 km. Cela est également possible pour les roues des remorques qui ne sont pas équipées d’un odomètre; les systèmes peuvent calculer la distance parcourue par la remorque à partir de l’odomètre du tracteur.

Comme les inspections quotidiennes aident à repérer les défectuosités des roues, les rappels peuvent s’avérer particulièrement utiles. Les systèmes qui comprennent des rapports de ronde de sécurité électroniques peuvent faire le suivi du temps écoulé depuis la dernière inspection et envoyer un rappel lorsqu’une autre inspection doit être effectuée. Les chauffeurs peuvent également recevoir des alertes pour toute défectuosité mineure ou majeure déjà existante sur le tracteur et la remorque. Pour les défectuosités mineures, ils peuvent recevoir une alerte à l’approche de l’échéance du délai de réparation de 48 heures.

AU BUREAU

La télématique offre aux responsables de la sécurité un aperçu complet des activités essentielles liées à la sécurité pour l’ensemble de la flotte. Ils peuvent ainsi voir quelles activités les chauffeurs ont effectuées et recevoir des notifications pour celles qui n’ont pas encore été faites et qui posent un risque. En plus de mieux gérer la sécurité, ils peuvent aussi démontrer aux assureurs que le risque est étroitement contrôlé au sein de leur organisation.

Le gestionnaire de projet de Trimac, Matt Grant, a aidé à définir et à mettre en œuvre de telles fonctions dans son organisation. « Avec la consignation électronique des changements de roue et des inspections quotidiennes, on est en bonne voie d’éliminer nos processus sur papier, affirme-t-il. Désormais, on peut tout de suite vérifier l’ensemble de ces opérations. Il s’agit d’une nette amélioration qui va aider Trimac à faire le suivi des principales activités liées à la sécurité de l’ensemble de son parc. »

Faire tout ce que nous pouvons

Il est possible de réduire le nombre d’accidents causés par le détachement d’une roue et donc de sauver des vies. Qu’il s’agisse d’accroître la sensibilisation, d’améliorer les processus ou d’optimiser notre utilisation de la technologie, si nous pouvons faire quelque chose de plus, nous devons le faire. L’entrée en vigueur de la règlementation canadienne sur les DCE en juin 2021 offre la possibilité de rendre les routes plus sécuritaires en misant sur la technologie. Profitons-en.

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