Selon un rapport publié par l’American Transportation Research Institute (ATRI), la hausse du prix du carburant a été suffisamment importante pour détrôner la pénurie de chauffeurs comme principale préoccupation dans l’industrie du camionnage. Ce revirement démontre que ces fluctuations de prix ont créé une grande incertitude en matière de coûts.
Les transporteurs peuvent pallier l’augmentation du prix du carburant en travaillant avec les chauffeurs et chauffeuses pour réduire la consommation de carburant. Selon les recherches, ce sont les chauffeurs qui ont le plus grand impact sur l’efficacité énergétique. Les flottes peuvent réduire la consommation de carburant grâce à la formation et à l’engagement des chauffeurs, ainsi qu’à des programmes incitatifs appuyés par une technologie en cabine.
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Répondre aux fluctuations des prix du carburant
Au début des années 2010, le carburant représentait 39% du coût moyen par kilomètre pour les transporteurs. Quelques années plus tard, la pénurie de chauffeurs a pris le relais comme principale préoccupation lorsque le prix du diesel avait moins d’impact sur leur rentabilité.
Cette tendance est appelée à se répéter cette décennie. En 2022, le coût du carburant a dépassé les 5 dollars américains par gallon, créant un choc des prix. L’American Trucking Associations prévoit que la pénurie de chauffeurs atteindra 160 000 d’ici 2030. Même si les prix du carburant restent volatils, la pénurie de chauffeurs redeviendra probablement le plus grand défi, comme dans la décennie précédente.
Que peuvent faire les transporteurs lorsque le prix du carburant augmente? Les transporteurs soucieux des coûts adoptent différentes stratégies d’écoconduite :
- Moteurs économes en carburant et technologies telles que les limiteurs de vitesse
- Amélioration de l’aérodynamisme des tracteurs et des remorques
- Moteurs alimentés à l’électricité ou au gaz naturel comprimé
- Opérations plus efficaces qui réduisent les kilomètres hors route et à vide
- Formation des chauffeurs et sensibilisation à l’écoconduite
L’ensemble de ces stratégies contribue à réduire la consommation de carburant, mais la formation des chauffeurs offre les meilleurs résultats à moindre coût. La formation et la rétroaction sur les pratiques de conduite permettent également d’améliorer l’engagement des chauffeurs — un aspect clé de leur rétention.
Comprendre l’impact des chauffeurs sur la consommation de carburant devrait guider votre façon de travailler avec eux pour améliorer le rendement énergétique.
Comment les chauffeurs affectent la consommation de carburant
Le Technology Maintenance Council (TMC) a découvert que la différence entre le chauffeur le plus performant en matière de consommation de carburant et le moins performant pouvait atteindre 35%. Donc, dans des conditions de conduite identiques, avec le même camion, le chauffeur le moins efficace peut consommer environ un tiers de carburant de plus que le chauffeur plus efficace.
Les recherches menées par l’ATRI confirment le rapport de TMC, en révélant que les chauffeurs ont le plus grand impact sur le rendement énergétique par rapport aux autres facteurs.
Comment les chauffeurs et chauffeuses peuvent-ils changer leurs habitudes de conduite pour réduire leur consommation de carburant? ISAAC étudie cette question depuis ses débuts dans le camionnage.
Quatre principaux aspects permettent d’économiser du carburant.
L’efficacité du moteur — La façon d’utiliser la transmission est l’un des principaux facteurs que les chauffeurs peuvent contrôler. Le moteur utilise le carburant de façon optimale lorsqu’il est bien chargé (engine load) et qu’il révolutionne à bas régime.
La vitesse du véhicule — Voyager à vitesse excessive gaspille du carburant. Un camionneur économise davantage de carburant lorsqu’il maintient une vitesse constante, idéalement la plus basse possible.
L’utilisation des freins — Bien sûr, le freinage ne détermine pas la consommation de carburant en soi, mais un chauffeur qui freine brusquement et fréquemment devra toujours accélérer de nouveau pour reprendre sa vitesse. Lorsque le frein de service est appliqué, l’énergie cinétique du véhicule est transformée en chaleur. Cette énergie n’est pas réutilisée, elle est gaspillée lorsque cette chaleur est dissipée dans l’air ambient. Il est donc préférable d’anticiper les conditions de circulation pour utiliser la marche en roue libre (coasting) et pour maintenir une vitesse constante, plus basse au besoin, qui sera du même coup, plus économe en carburant.
Le comportement du chauffeur — Les chauffeurs pleinement engagés et attentifs à leur environnement utiliseront des techniques d’écoconduite plus régulièrement que les chauffeurs moins engagés. Les gestionnaires de flotte peuvent utiliser les données pour mieux suivre les comportements de conduite.
Motiver les chauffeurs avec des programmes incitatifs
La meilleure façon de mobiliser les chauffeurs et chauffeuses, et d’encourager un comportement écoénergétique constant est d’instaurer un programme d’incitation qui récompense la moins grande consommation de carburant. Ce programme devrait porter uniquement sur les facteurs que les chauffeurs contrôlent et éviter de les pénaliser pour les performances d’un modèle de camion plus ancien, le mauvais temps ou des charges plus lourdes.
Les transporteurs peuvent utiliser le Coach ISAAC pour mesurer et neutraliser les effets de la pente, de la charge, du vent, du type de moteur et de l’aérodynamisme — autant d’éléments qui échappent au contrôle des chauffeurs. Ils reçoivent plutôt des indications simples et discrètes qui favorisent les meilleurs comportements en matière d’écoconduite.
Puisque le Coach ISAAC propose une évaluation juste des chauffeurs et chauffeuses qui transportent différentes charges dans des conditions variables, les entreprises de transport peuvent mesurer équitablement leur performance et les récompenser en conséquence. Un programme d’incitation juste et transparent aide à les aligner avec des objectifs de réduction de carburant et peut même faire partie d’un programme plus large de rétention des chauffeurs.
Les transporteurs et les chauffeurs gagnent à collaborer
Les transporteurs qui proposent des programmes d’incitation et travaillent en étroite collaboration avec les camionneurs pour économiser du carburant créent un scénario avantageux pour tous. Les chauffeurs et chauffeuses apprécient d’être récompensés pour leur efficacité énergétique, tandis que les transporteurs profitent d’une réduction des coûts de carburant et d’une plus grande fidélisation de leurs camionneurs.
Le Coach ISAAC simplifie la mise en place de programmes incitatifs et fournit des indications faciles à suivre pour les chauffeurs et chauffeuses. En fait, les transporteurs économisent jusqu’à 5% sur l’ensemble de leur flotte dans le cadre d’un programme d’économie de carburant, lorsqu’ils utilisent le Coach ISAAC.
Découvrez comment collaborer avec les chauffeurs et chauffeuses pour économiser du carburant.
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À propos de l'auteur
Julien-Pierre Daigle, ing.
Ingénieur en analyse de données, ISAAC
Julien-Pierre Daigle est Ingénieur en analyse de données chez ISAAC. Au sein de l’équipe de Science des données et d’intelligence artificielle, il participe au développement de l’ingénierie des caractéristiques (feature engineering). Concrètement, il prépare les données pour les rendre utilisables par le reste de l’équipe. Le big data, dans sa plus simple expression, est pratiquement inutilisable. Il faut le filtrer, le grouper, et le trier tout en gardant sa valeur et sa signification d’origine. Ses 15 années d’expérience en analyse de données de véhicules, et ses 10 années au sein d’ISAAC, lui permettent de partager ses connaissances pour raconter des histoires pertinentes au camionnage grâce aux données de la solution d’ISAAC. En tant qu’ingénieur formé en reconstitution d’accident, Julien-Pierre est responsable du service de rapport de télémétrie utilisé pour expliquer et démontrer les faits lors d’incidents. Comme pour le big data, les données brutes n’expliquent pas un événement à elles seules. La compréhension des données et de la physique est donc indispensable afin de pouvoir expliquer les faits.